La gestation pour autrui (GPA) est un sujet complexe et souvent entouré de nombreux mythes et idées fausses. Voici cinq des principaux mythes sur la grossesse pour autrui.
La GPA est équivalente à la vente de bébés
Ce mythe est largement répandu et alimente les craintes selon lesquelles la GPA pourrait être assimilée à une forme de trafic d’enfants. En réalité, la GPA est un arrangement volontaire et contractuel entre une femme porteuse et des parents d’intention. Les parents d’intention n »achètent » pas le bébé, mais plutôt couvrent les frais liés à la grossesse, tels que les soins médicaux, l’hébergement et les dépenses liées à la maternité de substitution ou GPA. La mère porteuse reçoit une compensation financière pour sa participation, mais il s’agit d’une rémunération pour les efforts et les sacrifices liés à la grossesse, et non d’un achat d’enfant.
- Mythe : John et Mary, un couple aisé, veulent désespérément avoir un enfant par le biais d’une mère porteuse. Ils s’adressent à une agence de maternité de substitution et offrent une somme d’argent importante à une femme en difficulté financière, Sarah, pour qu’elle porte leur enfant. Certaines personnes pourraient penser que Jean et Marie « achètent » le bébé de Sarah.
- La réalité : Dans le cadre d’une maternité de substitution éthique, Jean et Marie versent à Sarah une indemnité raisonnable pour couvrir ses dépenses pendant la grossesse, mais ils n’achètent pas le bébé. L’accord est volontaire et la décision de Sarah de devenir mère porteuse est fondée sur son désir d’aider les autres et sur sa capacité à mener une grossesse en toute sécurité.
Toutes les mères porteuses sont financièrement désavantagées
Ce mythe suppose que toutes les femmes qui choisissent de devenir mères porteuses le font en raison de difficultés financières et de besoins financiers urgents. En réalité, les raisons qui poussent les femmes à devenir mères porteuses sont variées. Certaines le font par altruisme, car elles souhaitent aider d’autres personnes à devenir parents. D’autres pourraient avoir une relation étroite avec les parents d’intention ou être motivées par une expérience positive passée en tant que mère porteuse. Bien que certaines femmes puissent effectivement envisager la GPA pour des raisons économiques, il est essentiel de ne pas généraliser cette situation à toutes les mères porteuses.
- Mythe : Emma, une mère célibataire confrontée à des difficultés financières, accepte de devenir mère porteuse pour un couple fortuné. Les gens pourraient penser qu’Emma le fait uniquement pour l’argent, poussée par ses difficultés économiques.
- La réalité : Si certaines femmes choisissent la maternité de substitution pour améliorer leur situation financière, d’autres le font pour des raisons altruistes ou parce qu’elles souhaitent ardemment aider les personnes souffrant d’infertilité. Par exemple, Lucy, qui a un emploi stable et une famille qui la soutient, devient mère porteuse pour sa sœur, qui ne peut pas porter de grossesse pour des raisons médicales.
Les mères porteuses sont exploitées
Ce mythe découle souvent des préoccupations légitimes concernant l’exploitation des femmes, surtout dans un contexte commercial. Cependant, il est important de faire la distinction entre une GPA éthique et les pratiques illégales ou éthiquement douteuses. Dans des arrangements de GPA éthiques, les mères porteuses consentantes sont traitées avec respect et dignité. Elles doivent donner leur consentement libre et éclairé, avoir accès à des soins de santé complets, recevoir un soutien psychologique, et être protégées par des accords légaux clairs qui définissent leurs droits et leurs responsabilités.
- Mythe : Kate, une mère porteuse potentielle, ne connaît pas ses droits et ne bénéficie pas de soins médicaux et d’un soutien psychologique adéquats pendant sa grossesse. Les gens pourraient penser qu’elle est exploitée dans le cadre de l’accord de maternité de substitution.
- La réalité : Dans le cadre d’une maternité de substitution éthique, Kate ferait l’objet d’un examen approfondi, recevrait des soins médicaux appropriés et aurait accès à un soutien psychologique tout au long de sa grossesse. Elle serait également pleinement consciente de ses droits et aurait une compréhension claire du contrat légal avant de poursuivre.
Les enfants nés par GPA souffrent de problèmes psychologiques
Ce mythe suggère que les enfants conçus par GPA sont plus susceptibles de souffrir de problèmes psychologiques ou d’identité que les enfants conçus naturellement. Cependant, il n’y a pas de preuve scientifique solide pour étayer cette affirmation. Des études ont montré que le bien-être des enfants nés par GPA est comparable à celui des enfants conçus par d’autres méthodes de procréation assistée ou par voie naturelle. Ce qui importe le plus pour le développement psychologique des enfants, c’est l’amour, le soutien et la stabilité offerts par leur environnement familial.
- Mythe : Certains pensent que les enfants nés par GPA auront des problèmes d’identité et de bien-être émotionnel, se sentant déconnectés de leurs origines biologiques ou confus quant à leur place dans leur famille.
- Réalité : Les recherches sur les enfants nés d’une maternité de substitution n’ont pas révélé de taux plus élevés de problèmes psychologiques que les enfants nés par d’autres moyens. Un environnement familial aimant et encourageant est la clé d’un développement émotionnel sain de l’enfant, quelle que soit la manière dont il a été conçu ou amené dans la famille.
La GPA est illégale partout
La légalité de la GPA varie considérablement selon les pays et même à l’intérieur des pays. Certaines juridictions autorisent et réglementent la GPA, fixant des conditions strictes pour sa pratique. D’autres l’interdisent complètement, la considérant comme contraire à l’éthique ou en conflit avec les lois sur la filiation. Certaines régions adoptent une approche plus tolérante, où la GPA n’est pas explicitement autorisée, mais elle n’est pas non plus sévèrement sanctionnée. Les lois concernant la GPA peuvent également évoluer avec le temps à mesure que les débats sociaux et politiques se poursuivent.
- Mythe : Certains pensent que la maternité de substitution est totalement illégale dans le monde entier, sans aucune exception ni variation dans les réglementations.
- Réalité : Les lois sur la maternité de substitution varient considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, l’Inde était autrefois une destination populaire pour la maternité de substitution internationale, mais elle a interdit la maternité de substitution commerciale pour les étrangers en 2015. En revanche, des pays comme les États-Unis, le Canada, l’Ukraine et certains pays européens ont des approches juridiques différentes de la maternité de substitution, allant d’une légalité totale avec des réglementations à des restrictions spécifiques ou des variations régionales.
Il est donc essentiel de se renseigner auprès de sources fiables et impartiales pour comprendre les différentes perspectives entourant la GPA et pour examiner les lois et réglementations en vigueur dans chaque juridiction. Comprendre les nuances et les contextes spécifiques est crucial pour former une opinion éclairée sur la gestation pour autrui et ses implications.
Zoom sur les mères porteuses américaines
Mythe : les mères porteuses américaines ont un niveau d’éducation inférieur à celui de leurs pairs, sont socialement et économiquement défavorisées et sont donc attirées par la rémunération de la maternité de substitution.
⦁ Fait n° 1 – Les mères porteuses sont plus instruites que l’Américain moyen : 46 % d’entre elles sont titulaires d’un diplôme universitaire de quatre ans ou plus. En 2022, 39,6 % de la population américaine était titulaire d’un diplôme de quatre ans ou plus.
⦁ Fait n°2 – Le revenu annuel combiné du ménage des mères porteuses est de 94 000 dollars. Les plus grandes proportions sont presque également réparties entre 50K-$75K (37%) et 75K-$100K (35%). Les familles de substitution se situent donc carrément dans la classe moyenne.
⦁ Fait n° 3 – Les mères porteuses sont des personnes stables et responsables. Le groupe le plus important de mères porteuses a entre 30 et 39 ans (61 %), vit en ville (61 %), est marié (70 %) et a plus de chances d’être affilié à une religion (54 %).
Ces trois faits démontent clairement le mythe selon lequel les mères porteuses sont moins éduquées que leurs pairs, qu’elles ont des difficultés sociales et économiques et qu’elles sont donc motivées par la rémunération. En fait, nous constatons que c’est tout le contraire. Dossier clos !