Éthique et GPA

Les débats de bioéthique ont tendance à polariser la société. Les techniques de FIV et de GPA ne font pas exception. En France, elles demeurent controversées et l’objet de vifs débats. 

Aux États-Unis, si l’encadrement de la GPA n’est pas uniformisé entre États, les débats moraux sur ces pratiques semblent plus apaisés.

Pourquoi la GPA est-elle si bien acceptée aux États-Unis ?

LA GPA a été encadrée très tôt par une jurisprudence fournie, et des législations adéquates dans les États les plus concernés. Cela a permis d’éviter au maximum des parcours litigieux qui pourraient être récupérés et dénoncés par les opposants à la pratique.

Les professionnels (clinique de fertilité, agences, avocats) se coordonnent pour établir leur propre chartre éthique (collectif seeds) au fur à mesure des avancées scientifiques ou d’éventuels débats.

La culture de la société américaine créée aussi un microcosme particulier. Le libre arbitre des femmes qui décident de devenir porteuses, l’importance de donner la vie, et d’aider d’autres familles à se former sont valorisés.

Le coût des GPA américaines est remis en cause à l’étranger. Il est important de le remettre dans le contexte général du secteur de la santé américain où la protection sociale est une responsabilité personnelle. Les frais d’agence, de clinique, la compensation de la femme porteuse sont des coûts conséquents qui permettent en contrepartie un système de qualité, harmonieux rapide et efficace.

Et en France ?

La situation où la pratique de la GPA est interdite peut être analysée comme un effet miroir.

  • L’absence de GPA a conduit à une méconnaissance de la pratique.. Même chez les personnes qui en sont partisanes. Beaucoup d’interlocuteurs pensent encore que la femme porteuse utilise ses propres ovocytes. Les parcours litigieux effectués à l’étranger (Inde, Thaïlande) font l’objet de récupérations et sont dénoncés par les opposants.

  • Le principe d’indisponibilité du corps humain invoqué par les tribunaux français peut sembler à géométrie variable.

  • La culture du féminisme français oscille toujours entre le libre arbitre revendiqué pour les femmes et leur choix limité sur un certain nombre de sujets (tenues vestimentaires, travail du sexe…)

  • L’adoption du mariage pour tous et la GPA catalysent un mouvement conservateur sur les sujets de bioéthique. Les Français ont pourtant recours à la PMA posant des questions éthiques similaires depuis les années 80, sans que cela ne fasse de vagues dans la société.

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