Vous envisagez une gestation pour autrui en Colombie ou au Mexique ? Avez-vous tout bien pris en compte ? Dans cet article, GPA USA vous propose un récapitulatif des questions à se poser.
Entendons-nous bien, nous ne remettons pas en cause ici la bonne foi des femmes porteuses des pays d’Amérique latine. Ni l’honnêteté des agences locales proposant ces parcours de gestation pour autrui. Nous ne pouvons également pas juger de la rationalité de ce choix pour des parents d’intention probablement contraints par un budget limité. En recherchant en ligne ou via les retours d’expérience de parents d’intention, vous trouverez aisément des témoignages de parcours « réussis » dans bien d’autres pays que les Etats-Unis.
Voici notre attitude. Chez GPA USA, en tant que professionnels du secteur, nous voyons passer les carnets roses et les bonnes nouvelles. La pratique de nos professions nous permet aussi d’interroger la façon dont la gestation pour autrui se déroule dans d’autres pays.
Comme nous l’indiquions dans notre article concernant la pratique de la GPA dans le monde, diverses destinations de gestation pour autrui gagnent en popularité au fil des ans. Parmi elle, les parents d’intention francophones réfléchissent souvent à un parcours de gestation pour autrui en Colombie et au Mexique, en Amérique du Sud.
Voici donc les questions qui nous paraissent essentielles à se poser si vous envisagez une une GPA au Mexique, en Colombie, ou dans un pays émergent.
1. Avez-vous bien vérifié ce que dit la loi au Mexique ou en Colombie ?
Cela semble une règle de prudence dans de nombreux cas ! Ne vous fiez pas seulement à un seul avis et informez-vous auprès de sources contradictoires !
Alors, il est important de ne pas se fier uniquement à ce qu’une agence ou une clinique vous dit sur la légalité de la gestation pour autrui dans le pays où votre enfant naîtra.
Bien sûr, vous pouvez trouver des informations sur internet et même sur notre site.
Mais, consulter un avocat local reste essentiel. Il vous conseillera en toute indépendance.
Demandez-lui :
- S’il y a des lois qui interdisent la gestation pour autrui dans le lieu où votre enfant naîtra ?
- S’il n’y a pas de loi (ce qui est fréquent dans les nouvelles destinations de gestation pour autrui), qui la loi considérera-t-elle comme les parents légaux à la naissance de votre enfant ?
- Serez-vous inscrit sur l’acte de naissance ?
- Quelles sont les procédures légales que vous devez suivre ? Combien de temps prendront-elles ?
- Pouvez-vous être honnête avec les autorités sur votre situation et votre orientation sexuelle ?
N’oubliez pas que le fait que la gestation pour autrui ne soit pas illégale ne signifie pas qu’il existe un cadre juridique sûr pour la soutenir.
Par ailleurs, il est crucial de croiser les conseils juridiques entre le pays où déroule la gestation pour autrui et le pays où l’enfant rentrera après la naissance. Le problème se situe parfois dans un entre deux pays, comme récemment pour ce cas de GPA entre le Mexique et la Belgique.
2. Avez-vous réfléchi aux risques potentiels dans le pays ?
La gestation pour autrui comporte des risques. Lorsqu’elle est pratiquée d’une manière éthique, tout est fait pour que chaque partie soit consciente des risques qu’elle prend. Par exemple, aux Etats-Unis, les parents d’intention sont sensibilisés très en amont sur le système de santé et d’assurance. La mère porteuse est consciente des risques que comportent une grossesse. le travail des avocats est aussi de rappeler à chacun tout ce qui peut arriver de malheureux lors d’un parcours…. dans le but d’éviter un maximum d’aléas.
Lorsqu’il n’existe pas de cadre juridique établi, ce qui est le cas du Mexique ou de la Colombie, il y a un risque que personne ne peut minimiser :
- que le pays légifère ou règlemente la gestation pour autrui dans un sens beaucoup plus restrictif.
C’est par exemple ce qui s’est passé, en Inde, en Thaïlande, ou en Russie. Les services de gestation pour autrui sont devenus populaires pour les parents étrangers mais ne faisait pas l’objet d’un consensus dans la société. Le gouvernement a alors interdit l’accès de la GPA aux parents d’intention étrangers.
Les parents et les mères porteuses pris au piège de ce changement de loi se sont retrouvés dans une position extrêmement difficile et stressante, et ont dû faire face à de grandes difficultés pour ramener leurs enfants à la maison.
3. Quelles sont vos attentes dans la relation avec la mère porteuse ?
Aux Etats-Unis, les parents d’intention choisissent la mère porteuse autant que le contraire. La mère porteuse choisit donc elle aussi ses parents d’intention. C’est souvent pour ces femmes, un projet de vie. elles sont très soutenues par leur famille. Elles sont fières de leur parcours. Surtout, pour beaucoup d’entre elles, il y a l’idée que l’histoire ne s’arrête pas à la naissance. La relation avec les parents continuent au fil des années.
Tous les pays et toutes les agences n’organisent pas forcément de la même manière la relation entre la mère porteuse et les parents d’intention.
Il est également essentiel de se demander si les choses sont gérées en fonction de votre standard d’éthique. il faut se demander si votre mère porteuse sera en sécurité et bien soutenue. Et si vous seriez en mesure de construire une relation avec elle afin que votre enfant reçoive de bonnes informations sur l’histoire de sa naissance.
Vous devez également être sûr que votre mère porteuse a été sélectionnée de manière appropriée et qu’elle sera prise en charge correctement tout au long du processus.
Allez donc voir l’agence que vous envisagez d’engager si vous le pouvez. Prenez également des références et faites autant de recherches que possible. Essayez de parler à des parents qui ont terminé le processus et sont rentrés chez eux. Et pas seulement à ceux qui en sont aussi à un stade précoce de recherche.
4. Savez-vous comment se passera le retour de votre bébé à la maison ?
Certains des cas les plus pénibles concernent des parents bloqués avec un nouveau-né ? Ces familles rencontrent des obstacles et des retards pour obtenir des certificats de naissance et des passeports.
Le processus peut être long et varier en fonction de qui est le père biologique, de l’état civil de votre mère porteuse et des documents légaux disponibles dans le pays de naissance,
Pendant longtemps l’administration française de l’état civil a été pendant très longtemps très réfractaire à inscrire les enfants nés de GPA à l’étranger dans l’état civil et la situation n’a évolué qu’après de multiples condamnation de la cour européenne des droits de l’homme.
Il est donc encore une fois essentiel de consulter des avocats ou les associations en France pour s’assurer que le retour en France se fasse dans les meilleurs conditions possibles ?
Alors, Faut-il choisir la gestation pour autrui au Mexique ou en Colombie ?
De nombreux parents d’intention qui nous contactent pour obtenir des conseils veulent savoir si nous avons une expérience de la gestation pour autrui au Mexique ou en Colombie.
il est crucial de souligner qu’il s’agit de nouvelles destinations de gestation pour autrui dans lesquelles la gestation pour autrui n’est pas encore règlementée.
Il existe donc un aléa juridique important.
La question était : « Faut-il choisir la gestation pour autrui au Mexique ou en Colombie ? »
La réponse sera donc : de se poser encore plus de questions !