
Depuis quelques années, la voix d’Olivia Maurel s’impose dans le débat sur la gestation pour autrui (GPA). Née par GPA aux États-Unis, elle témoigne de son parcours difficile et dénonce la pratique comme une forme « d’esclavage moderne ».
Ses prises de position trouvent un écho médiatique, car elles incarnent la souffrance vécue par une personne directement concernée.
Mais faut-il généraliser un cas individuel à l’ensemble des parcours de GPA ? Que disent réellement les études, les données et l’expérience de milliers de familles ? Cet article propose une analyse claire pour répondre aux arguments avancés.
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Réservez votre consultation1. Le cas individuel ne fait pas la règle
Olivia Maurel insiste sur la douleur liée à sa naissance par GPA. Pourtant, les recherches universitaires contredisent une vision généralisée de souffrance.
- L’Université de Cambridge (Golombok et al., 2017) a suivi pendant plus de 20 ans des enfants nés par GPA : leur développement psychologique est équivalent à celui des autres enfants.
- Aux États-Unis, la Society for Assisted Reproductive Technology (SART) rapporte chaque année des milliers de naissances par GPA sans différences significatives de santé ou de bien-être.
➡️ Ce qui fait souffrir, ce n’est pas la GPA en soi, mais le secret, le manque de transparence et de dialogue familial.
2. GPA ≠ traite d’êtres humains
Qualifier la GPA de « traite » ou « d’esclavage » est juridiquement faux dans les pays où elle est strictement encadrée :
- Aux États-Unis (Californie, Illinois) et au Canada, la GPA repose sur des contrats encadrés par des juges, avec une protection juridique pour toutes les parties.
- Les mères porteuses sont majeures, consentantes, accompagnées médicalement et psychologiquement. Elles ne sont ni vendues, ni contraintes : elles choisissent.
- En France, la Convention de La Haye sur la protection des enfants rappelle que la lutte contre la traite doit viser les abus clandestins, pas les pratiques régulées.
➡️ L’assimilation à l’esclavage invisibilise les mères porteuses qui témoignent de leur liberté et satisfaction.
3. La souffrance psychologique de l’enfant : un mythe ?
Selon Olivia Maurel, tout enfant né par GPA serait condamné à une quête identitaire douloureuse. Or :
- Une enquête publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry (2011) montre que les enfants nés par GPA présentent un attachement sécurisant et une estime de soi comparable à leurs pairs.
- L’INSERM en France souligne que la stabilité familiale et la transparence dans l’histoire de naissance sont les facteurs déterminants.
➡️ Ce n’est pas la GPA qui fragilise, mais le silence autour des origines. Là où les familles parlent ouvertement, les enfants grandissent dans la sérénité.
4. L’argument féministe : exploitation ou choix ?
Olivia Maurel affirme que la GPA exploite les femmes. Mais qu’en disent les principales intéressées ?
- Étude SART (2020) : 85 % des mères porteuses déclarent qu’elles seraient prêtes à recommencer l’expérience.
- Les motivations principales sont l’altruisme (aider des familles infertiles) et la satisfaction personnelle, pas la contrainte.
- Comparer la GPA à l’esclavage, c’est nier la capacité de décision des femmes.
➡️ Une GPA éthique est un choix libre et éclairé, comparable au don d’organe ou au don de gamètes.
5. Abolir ou réguler : quelle solution protège le mieux ?
Olivia Maurel appelle à une abolition mondiale de la GPA. Mais l’expérience montre que l’interdiction renforce le marché noir :
- Après l’interdiction en Inde, Thaïlande et Ukraine, les GPA clandestines ont explosé, avec une absence totale de protection pour femmes et enfants.
- À l’inverse, dans les pays régulés (États-Unis, Canada, Grèce), la GPA est sécurisée juridiquement et médicalement, protégeant toutes les parties.
➡️ Ce n’est pas l’abolition mais la régulation éthique qui protège réellement femmes et enfants.
6. Construire une réponse équilibrée
Il serait simpliste de nier la douleur d’Olivia Maurel. Son vécu mérite respect. Mais il ne peut servir à condamner des milliers de parcours heureux :
- Des enfants nés par GPA grandissent dans des foyers stables, aimés et épanouis.
- Des mères porteuses témoignent d’une expérience positive et du bonheur d’avoir aidé une famille.
- Des parents, autrefois condamnés à l’infertilité, réalisent leur projet de vie familiale grâce à un cadre médical et juridique sûr.
7. D’autres témoignages et la réalité des parents d’intention
Si le témoignage d’Olivia Maurel attire l’attention, il n’est pas représentatif de la diversité des parcours. À l’inverse, de nombreux enfants nés par GPA témoignent d’un parcours heureux et d’une enfance équilibrée, dès lors que la transparence et le dialogue familial ont été présents.
Les mères porteuses dans les pays régulés soulignent également leur fierté d’avoir aidé une famille et la reconnaissance qu’elles en retirent, confirmée par des enquêtes montrant un haut niveau de satisfaction.
Du côté des parents d’intention, la GPA représente souvent le seul espoir de fonder une famille après un long parcours médical marqué par l’infertilité.
En France, on estime que 1 couple sur 6 est concerné par des difficultés à concevoir (INSERM). Pour ces personnes, la GPA n’est pas un « caprice », mais une solution médicale et humaine face à une impossibilité biologique.
Là où certains voient exploitation, d’autres voient une collaboration volontaire permettant de transformer l’épreuve de l’infertilité en projet parental concret.
Les arguments d’Olivia Maurel reposent sur un témoignage personnel légitime mais non représentatif. Pour avancer, il faut sortir du registre émotionnel et se fonder sur les faits, les études scientifiques et le droit comparé.
La vraie question n’est pas « GPA ou pas GPA », mais quelle GPA.
➡️ La seule voie éthique est celle d’une GPA régulée, transparente, respectueuse des femmes et protectrice des enfants.
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