
Qui sont Olivia Maurel et la Déclaration de Casablanca ?
La Déclaration de Casablanca a été lancée en 2023 par un groupe international de militants, juristes et associations opposés à la gestation pour autrui. Leur objectif est clair : obtenir un traité mondial interdisant toute forme de GPA, en l’assimilant à une atteinte aux droits humains. Dans leurs communications, ils présentent systématiquement la GPA comme une « traite des êtres humains » et un « esclavage moderne ».
Leur figure médiatique la plus connue est Olivia Maurel, née par GPA aux États-Unis en 1991. Aujourd’hui installée en France, elle témoigne de son parcours personnel et affirme avoir souffert d’un manque de repères identitaires lié à sa naissance. Elle est devenue porte-parole officielle de la Déclaration de Casablanca, multipliant les conférences devant des parlements européens, les Nations Unies et le Vatican.
Cependant, son témoignage — tout en étant sincère — ne peut à lui seul représenter la réalité des milliers d’autres parcours GPA. Du côté de GPAUSA.org par exemple, de nombreux récits de familles françaises et internationales illustrent une expérience inverse : des enfants équilibrés, des mères porteuses heureuses d’avoir aidé, et des parents d’intention profondément reconnaissants. À l’international, plusieurs personnalités publiques (comme Kim Kardashian, Priyanka Chopra ou en France Marc-Olivier Fogiel) assument publiquement avoir eu recours à la GPA, et témoignent de liens familiaux forts et sereins.
Ce contraste souligne l’enjeu du débat : faut-il généraliser un parcours personnel douloureux, ou s’appuyer sur la diversité des témoignages et les données scientifiques ?
GPA et traite des êtres humains : une confusion entretenue
L’un des arguments centraux avancés par la Déclaration de Casablanca et par Olivia Maurel est l’assimilation de la gestation pour autrui (GPA) à une forme de traite des êtres humains ou d’esclavage moderne. Ce rapprochement, s’il frappe les esprits, repose davantage sur une stratégie rhétorique que sur une analyse juridique ou scientifique.
En effet, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (dite Convention de Palerme, 2000) définit la traite des personnes comme « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace ou le recours à la force, ou par d’autres formes de contrainte […] à des fins d’exploitation ». Or, dans les juridictions où la GPA est régulée (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Grèce), les conditions sont radicalement différentes :
- les mères porteuses sont des adultes majeurs, juridiquement autonomes, qui donnent un consentement libre et éclairé ;
- un accompagnement médical et psychologique est prévu tout au long du processus ;
- les contrats de GPA sont validés par des juges, garantissant la protection des droits fondamentaux de toutes les parties ;
- la rétribution, lorsqu’elle existe, n’est pas assimilable à une vente mais à une compensation encadrée, comparable à celle prévue pour d’autres activités médicales ou sociales.
Assimiler la GPA encadrée à la traite des personnes revient donc à nier la réalité factuelle et juridique. Cette confusion volontaire alimente une vision caricaturale qui ignore les témoignages positifs de mères porteuses ayant choisi cette démarche en toute liberté et se déclarant satisfaites de leur expérience (SART, 2020).
La prohibition comme facteur d’abus
L’argument abolitionniste se heurte également à un constat historique : l’interdiction d’une pratique ne la fait pas disparaître, mais la rend clandestine et plus dangereuse. L’exemple de la prohibition de l’alcool aux États-Unis dans les années 1920 illustre ce mécanisme : loin d’éradiquer la consommation, elle a engendré un marché noir incontrôlable, alimenté par des réseaux criminels. De manière comparable, les politiques strictement répressives sur les stupéfiants n’ont pas supprimé l’usage, mais ont favorisé l’émergence de circuits parallèles, incontrôlés et plus risqués.
Appliquée à la GPA, cette logique est évidente : dans les pays qui ont interdit brutalement la pratique (Inde, Thaïlande, Ukraine), on observe une délocalisation vers des filières opaques et une augmentation des parcours transfrontaliers clandestins. À l’inverse, dans les pays qui encadrent la GPA (Californie, Illinois, Canada, Grèce), l’existence d’un cadre juridique stable protège les mères porteuses, sécurise la filiation et garantit la transparence du processus.
Ainsi, la véritable ligne de fracture n’est pas entre GPA et absence de GPA, mais entre GPA clandestine — vecteur d’abus et d’inégalités — et GPA éthique et régulée, qui place le droit et l’éthique au service de la protection des femmes et des enfants.
L’enfant né par GPA : souffrance ou équilibre ?
Un autre axe majeur du discours d’Olivia Maurel et de la Déclaration de Casablanca consiste à affirmer que les enfants nés par gestation pour autrui souffriraient nécessairement d’un traumatisme identitaire, lié à la séparation d’avec la mère porteuse. Cette affirmation, bien qu’émotionnellement marquante, n’est pas corroborée par la littérature scientifique.
Les données scientifiques disponibles
Depuis plus de vingt ans, plusieurs équipes de recherche en psychologie du développement ont étudié les trajectoires des enfants nés par GPA. Les travaux pionniers de Susan Golombok et de son équipe au Centre for Family Research de l’Université de Cambridge sont particulièrement éclairants. Leurs études longitudinales, menées auprès de familles britanniques, montrent que :
- les enfants nés par GPA présentent un développement cognitif et émotionnel comparable à celui des enfants conçus naturellement ou par FIV ;
- la qualité des liens familiaux repose avant tout sur la stabilité affective et la transparence du récit de naissance, et non sur le mode de conception ;
- aucun indice n’atteste d’une vulnérabilité accrue sur le plan psychologique ou identitaire lorsque les parents parlent ouvertement de l’histoire de l’enfant.
En France, l’INSERM souligne également que la question de l’équilibre psychologique est davantage liée à l’environnement éducatif, au soutien parental et à la clarté des origines qu’à la GPA elle-même.
Témoignages positifs et diversité des parcours
Contrairement au récit d’Olivia Maurel, de nombreux témoignages illustrent la normalité et l’épanouissement des enfants nés par GPA. Sur GPAUSA.org, plusieurs familles françaises relatent leur parcours : leurs enfants, informés dès le plus jeune âge de leur histoire, grandissent dans un climat de confiance et d’amour, sans souffrance particulière.
À l’international, des personnalités publiques assument également la GPA comme un choix parental légitime et réussi. Kim Kardashian et Kanye West, Priyanka Chopra et Nick Jonas, ou encore en France Marc-Olivier Fogiel, témoignent d’une expérience positive, d’enfants épanouis et d’une parentalité pleinement vécue. Ces récits, loin d’être anecdotiques, contribuent à briser le mythe d’une enfance forcément marquée par la souffrance.

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Réservez votre consultationL’importance de la transparence
Là où des difficultés psychologiques sont observées, elles sont généralement liées au secret familial ou à une révélation tardive. Le cas d’Olivia Maurel elle-même en témoigne : ce n’est pas la GPA en soi qui a provoqué sa souffrance, mais le fait d’avoir découvert tardivement, par un test ADN, la réalité de ses origines. Les psychologues insistent sur l’importance d’un discours transparent et adapté dès l’enfance, afin que l’histoire de la naissance soit intégrée comme une composante naturelle de l’identité.
En somme, la recherche et les témoignages convergent : l’enfant né par GPA n’est pas condamné à l’instabilité ou à la souffrance. Ce qui compte, ce n’est pas le recours à la GPA en tant que tel, mais la qualité de l’accompagnement, la clarté du récit familial et la solidité du cadre juridique.
Les mères porteuses : exploitation ou choix libre ?
La Déclaration de Casablanca et Olivia Maurel affirment que la GPA constituerait une exploitation systématique des femmes, réduites à l’état « d’incubatrices ». Cet argument s’inscrit dans une rhétorique abolitionniste qui assimile la GPA à une marchandisation du corps féminin. Or, les enquêtes empiriques menées dans les pays où la GPA est régulée démentent cette généralisation.

Des motivations altruistes et conscientes
Aux États-Unis, où la GPA est encadrée depuis plus de trente ans dans certains États comme la Californie, les études menées par la Society for Assisted Reproductive Technology (SART) montrent que :
- 85 % des mères porteuses déclarent qu’elles seraient prêtes à renouveler l’expérience ;
- leurs motivations sont majoritairement altruistes : aider des couples infertiles ou des personnes seules à devenir parents ;
- les compensations financières, lorsqu’elles existent, sont perçues comme une reconnaissance du temps et des contraintes physiques, et non comme une « vente » d’enfant.
Des enquêtes similaires réalisées au Canada (Van den Akker, 2017) et au Royaume-Uni (Horsey, 2020) aboutissent à des résultats concordants : les mères porteuses expriment une forte satisfaction personnelle et un sentiment d’avoir accompli un acte généreux.

Le choix et l’autonomie féminine
Assimiler la GPA à de l’exploitation nie en réalité la capacité de décision des femmes. Les mères porteuses des pays régulés sont informées, majeures, suivies médicalement et psychologiquement, et disposent d’un droit de rétractation. Le cadre légal prévoit également des clauses protégeant leur santé et leur autonomie.
L’argument abolitionniste, présenté comme féministe, devient paradoxal : il invisibilise les voix des femmes qui affirment avoir trouvé dans la GPA une expérience positive, choisie et valorisante. En ce sens, la GPA peut être rapprochée d’autres formes de dons corporels ou médicaux, tels que le don d’ovocytes ou le don d’organes entre vivants, qui sont également encadrés par la loi et reconnus comme des actes de solidarité.

Témoignages à l’appui
Sur GPAUSA.org, plusieurs mères porteuses racontent leur expérience : loin de s’être senties exploitées, elles décrivent la GPA comme une démarche réfléchie, menée en concertation avec leur famille et leur entourage, et vécue comme une source de fierté. Ces témoignages font écho à ceux, plus médiatisés, de célébrités américaines qui ont salué la générosité de leurs mères porteuses.
Ces récits, croisés avec les données scientifiques, rappellent une vérité essentielle : la GPA encadrée ne transforme pas la femme en objet. Elle reconnaît au contraire sa liberté de choix, son altruisme et sa capacité à participer, en toute conscience, à un projet parental qui ne pourrait exister sans elle.
Parents d’intention et infertilité : l’enjeu ignoré
Dans le discours porté par Olivia Maurel et la Déclaration de Casablanca, la perspective des parents d’intention est souvent réduite à un « caprice » ou à un simple « désir d’enfant ». Cette lecture est trompeuse car elle passe sous silence la réalité médicale et sociale de l’infertilité, qui constitue un enjeu majeur de santé publique.

L’infertilité : un problème de société
Selon l’INSERM, près d’un couple sur six en France rencontre des difficultés à concevoir. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) va plus loin : en 2023, elle a reconnu l’infertilité comme une maladie du système reproducteur, affectant environ 17,5 % de la population adulte mondiale. Les causes sont multiples : endométriose, absence d’utérus, échecs répétés de fécondation in vitro, traitements lourds (comme la chimiothérapie), maladies génétiques ou anomalies chromosomiques.
Pour nombre de ces personnes, les techniques de procréation médicalement assistée disponibles en France — insémination, FIV, don de gamètes — se révèlent insuffisantes. Dans certains cas, la gestation pour autrui devient la seule option viable pour réaliser un projet parental.
La GPA : un recours ultime, pas un luxe
Les témoignages publiés sur GPAUSA.org illustrent cette réalité : couples hétérosexuels confrontés à l’utérus absent, couples masculins souhaitant fonder une famille, femmes seules atteintes de pathologies graves. Tous soulignent que la GPA n’a rien d’un choix de confort, mais constitue l’ultime recours après un long parcours médical souvent douloureux.
À l’international, plusieurs personnalités publiques ont également témoigné de ce vécu. En France, Marc-Olivier Fogiel a relaté dans son ouvrage Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? le parcours complexe qui l’a conduit, avec son mari, à recourir à une GPA aux États-Unis. Ces récits contribuent à replacer la GPA non pas dans le registre du caprice, mais dans celui du droit fondamental à la parentalité.

L’angle mort du discours abolitionniste
En éludant la question de l’infertilité, le discours de la Déclaration de Casablanca omet volontairement un élément central : la GPA ne vient pas concurrencer d’autres solutions, mais s’adresse précisément à ceux pour qui toutes les alternatives médicales sont épuisées. Refuser cette possibilité revient à nier le droit à une vie familiale pour des milliers de personnes, renforçant l’exclusion sociale et psychologique liée à l’infertilité.
Abolition vs régulation : quelle voie protège vraiment ?
La Déclaration de Casablanca prône l’abolition totale de la gestation pour autrui, arguant que seule une interdiction mondiale pourrait protéger les femmes et les enfants. Cet argument s’inscrit dans une logique prohibitionniste qui, dans l’histoire comme dans les sciences sociales, a montré ses limites.
Les effets pervers de la prohibition
L’histoire de la prohibition de l’alcool aux États-Unis (1920-1933) illustre parfaitement les conséquences d’une interdiction absolue : loin d’éradiquer la consommation, elle a engendré un marché noir florissant, dominé par le crime organisé, tout en exposant les consommateurs à des produits frelatés et dangereux. De même, les politiques purement répressives sur les stupéfiants n’ont pas supprimé l’usage, mais favorisé l’essor de filières clandestines incontrôlables.
La leçon est claire : interdire sans réguler ne supprime pas une pratique, mais la rend opaque, risquée et socialement plus coûteuse.

GPA clandestine vs GPA encadrée
La gestation pour autrui n’échappe pas à cette logique. Dans les pays qui ont interdit brutalement la GPA commerciale — Inde (2015), Thaïlande (2015), Ukraine (2022, en raison du conflit armé) —, on a observé une délocalisation vers des filières informelles et transfrontalières. Ces parcours clandestins échappent à tout contrôle médical, juridique et éthique, plaçant les femmes et les enfants dans des situations de grande vulnérabilité.
À l’inverse, les pays qui ont mis en place un cadre légal précis — comme la Californie, l’Illinois, le Canada ou la Grèce — offrent un modèle sécurisant :
- des contrats validés par des juges, garantissant le respect des droits de toutes les parties ;
- un suivi médical et psychologique obligatoire pour les mères porteuses ;
- une reconnaissance juridique anticipée de la filiation, évitant tout conflit post-naissance ;
- une transparence sur les origines de l’enfant, indispensable pour son équilibre identitaire.
Réguler, c’est protéger
Les sciences sociales convergent : c’est l’absence de cadre qui favorise l’exploitation, et non la pratique elle-même. L’abolition de la GPA ne ferait que renforcer un marché parallèle incontrôlable, au détriment des femmes et des enfants. À l’inverse, une GPA régulée, transparente et éthique permet de concilier le respect de la dignité humaine, la protection des plus vulnérables et le droit fondamental des personnes infertiles à fonder une famille.

L’importance du cadre éthique et juridique
Si la Déclaration de Casablanca appelle à l’abolition universelle de la gestation pour autrui, l’expérience internationale démontre au contraire que c’est l’encadrement juridique et éthique qui constitue le véritable rempart contre les abus.
Un cadre protecteur pour toutes les parties
Dans les pays régulés comme les États-Unis (Californie, Illinois), le Canada ou la Grèce, la GPA repose sur des mécanismes de protection clairement établis :
- Consentement libre et éclairé des mères porteuses, vérifié par des conseillers indépendants.
- Contrats validés par des juges, garantissant l’équilibre entre droits des parents d’intention et droits de la femme porteuse.
- Suivi médical et psychologique obligatoire tout au long de la grossesse.
- Assurances santé et indemnisations encadrées, afin de prévenir toute forme de vulnérabilité économique.
- Reconnaissance anticipée de la filiation, sécurisant juridiquement l’enfant dès sa naissance.
La transparence comme condition de l’équilibre
Les sciences humaines rappellent que l’élément décisif dans le vécu des enfants nés par GPA n’est pas la pratique en soi, mais la transparence. Lorsque l’histoire de naissance est expliquée sans secret, les enfants construisent une identité stable, fondée sur l’amour et la clarté. De même, les parents d’intention qui engagent le processus dans un cadre régulé bénéficient d’une sécurité juridique et psychologique qui renforce leur rôle éducatif.
L’éthique en pratique
Contrairement au discours abolitionniste qui réduit la GPA à un commerce, le droit permet d’inscrire la pratique dans une logique de coopération volontaire :
- la femme porteuse exerce son autonomie et sa liberté de choix ;
- les parents d’intention trouvent une réponse à l’infertilité, reconnue par l’OMS comme un problème de santé mondiale ;
- l’enfant bénéficie d’une naissance protégée par la loi et entourée de garanties.
En ce sens, la GPA régulée incarne non pas une dérive, mais un compromis éthique : une pratique fondée sur le droit, la dignité et la responsabilité partagée.
Conclusion
Le débat autour de la gestation pour autrui est profondément polarisé. La Déclaration de Casablanca et Olivia Maurel ont choisi une stratégie abolitionniste, reposant sur un vocabulaire fort – esclavage, traite des êtres humains, exploitation – et sur des témoignages douloureux. Mais si ces récits méritent respect, ils ne peuvent être érigés en vérité universelle.
Les données scientifiques, les études longitudinales et les témoignages positifs de parents, d’enfants et de mères porteuses démontrent une réalité bien plus nuancée : la GPA peut être éthique et protectrice lorsqu’elle est régulée. L’expérience des pays qui encadrent la pratique (États-Unis, Canada, Grèce, Royaume-Uni) prouve qu’un cadre juridique strict garantit le consentement des femmes, sécurise la filiation et préserve l’équilibre psychologique des enfants.
À l’inverse, l’histoire de la prohibition et l’observation des pays ayant interdit la GPA montrent que l’abolition favorise les dérives clandestines, accroît les vulnérabilités et prive des millions de personnes infertiles d’un projet parental légitime.
La question n’est donc pas de savoir si la GPA doit exister ou non, mais dans quelles conditions elle doit être encadrée. La voie d’avenir repose sur une GPA régulée, transparente et éthique, qui protège à la fois les femmes, les enfants et les parents d’intention, tout en répondant à l’un des défis majeurs de santé publique : l’infertilité.
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