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Sélection du sexe du bébé dans le cadre d’une GPA : ce qu’il est réellement possible de faire
Dans un parcours de gestation pour autrui (GPA), une question revient régulièrement parmi les futurs parents : est-il possible de choisir le sexe du futur bébé grâce à la fécondation in vitro (FIV) et au test génétique préimplantatoire (PGT-A) ? Les progrès de la médecine reproductive permettent aujourd’hui de connaître certaines caractéristiques chromosomiques de l’embryon avant son transfert. Cependant, la sélection du sexe repose sur des conditions précises, dépend à la fois du cadre légal, des politiques des cliniques et de considérations éthiques. L’enjeu est donc de comprendre clairement ce qui relève du possible, du permis et du raisonnable.
GPA et FIV : un rappel essentiel pour comprendre la sélection du sexe
Dans le cadre d’une GPA, la grossesse est portée par une gestatrice. Mais l’embryon est conçu via une fécondation in vitro, en laboratoire. Les ovocytes proviennent soit de la future mère, soit d’une donneuse. Et la fécondation est réalisée avec le sperme du futur père ou d’un donneur. Les embryons obtenus sont ensuite cultivés jusqu’au stade de blastocyste. Puis congelés et transférés ultérieurement dans l’utérus de la gestatrice.
Cette étape de création des embryons est déterminante pour la sélection du sexe. Il n’est possible d’envisager un choix que si plusieurs embryons sont obtenus et peuvent être analysés. Lorsque le nombre d’embryons est faible, ou lorsqu’un seul est viable, la sélection du sexe devient de facto impossible.
Le test PGT-A : connaître la composition chromosomique des embryons
Le PGT-A consiste à analyser l’organisation chromosomique de l’embryon au stade de blastocyste. Cette analyse permet ainsi d’identifier les embryons euploïdes, c’est-à-dire présentant un nombre normal de chromosomes. Les études montrent que la sélection d’un embryon euploïde augmente de manière significative les chances d’implantation et réduit le risque de fausse couche¹. C’est pour cette raison que le PGT-A est souvent recommandé dans les parcours de GPA, non pour déterminer le sexe en premier lieu, mais aussi pour sécuriser la grossesse et optimiser les chances de naissance vivante.
Parce que le PGT-A examine également les chromosomes sexuels, il donne accès à l’information XX/XY. Cette donnée peut, dans certains cadres juridiques, être prise en compte au moment du choix de l’embryon, à condition que les règles médicales, contractuelles et légales le permettent.
Sélection du sexe : ce que la science permet, et à quelles conditions
Lorsque plusieurs embryons euploïdes sont disponibles, le choix du sexe peut ainsi être envisagé. Toutefois, la priorité médicale reste la qualité embryonnaire, car un embryon euploïde de bonne morphologie présente une probabilité de naissance vivante pouvant atteindre 50 à 70 % selon l’âge des ovocytes². La sélection du sexe ne peut donc intervenir qu’en second critère, lorsque les conditions médicales offrent une marge de choix raisonnable.
Un cadre légal contrasté : France / États-Unis
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Prendre un entretien confidentielEn France, la GPA est interdite. Et la sélection du sexe n’est autorisée que pour prévenir la transmission d’une maladie génétique grave liée au sexe. Elle n’est donc jamais permise pour des raisons dites « personnelles » ou « d’équilibre familial ».
| Élément | France | États-Unis (États favorables à la GPA) |
|---|---|---|
| GPA | Interdite par la loi | Autorisée dans plusieurs États (encadrement juridique et médical) |
| Sélection du sexe | Interdite sauf pour éviter une maladie génétique grave liée au sexe | Possible dans certains États, selon la loi + politique de la clinique |
| Outils utilisés | PGT-A autorisé uniquement pour raisons médicales | PGT-A utilisé couramment pour sélectionner des embryons euploïdes, et parfois pour connaître / choisir le sexe |
| Critère prioritaire | Santé embryonnaire (euploïdie) | Santé embryonnaire (euploïdie) avant le critère du sexe |
| Pratique courante ? | Très rare (uniquement médical) | Courante dans les centres spécialisés, lorsque encadrée |
| Condition essentielle | Indication médicale d’une maladie liée au sexe | Consentement éclairé + disponibilité d’embryons euploïdes des deux sexes |
Aux États-Unis, la situation est différente. La GPA est encadrée dans plusieurs États, et le recours à la sélection du sexe peut aussi être envisagé dans certains contextes.
Selon les législations locales, les pratiques des cliniques et les contrats signés avec la gestatrice, il est parfois possible de sélectionner l’embryon à transférer en fonction de son sexe. Et ce, notamment dans deux situations : lorsqu’il existe un risque de maladie génétique liée au sexe ou lorsque les parents souhaitent un « équilibre familial » après la naissance d’un premier enfant. Cependant, il ne s’agit jamais d’un choix automatique : chaque clinique applique ses propres protocoles, toujours fondés sur le consentement éclairé, la transparence et le respect du cadre légal.
Limites, précautions et réalités du terrain
Même dans les pays où la sélection du sexe est autorisée, elle reste conditionnée à plusieurs facteurs : la disponibilité d’un nombre suffisant d’embryons, la faisabilité médicale, la politique du centre de fertilité et la cohérence du projet avec le contrat de GPA. Il arrive par exemple que le PGT-A révèle qu’aucun embryon euploïde du sexe souhaité n’est disponible. Dans ce cas, une décision doit être prise : transférer un embryon d’un autre sexe, attendre une nouvelle stimulation ovarienne ou renoncer à la sélection du sexe. Ce point explique pourquoi il est essentiel d’aborder cette question avec réalisme et souplesse.
Il arrive que le PGT-A révèle qu’aucun embryon euploïde du sexe souhaité n’est disponible. Dans ce cas, les équipes médicales proposent généralement trois pistes : transférer l’embryon euploïde existant, envisager un nouveau cycle de stimulation pour créer de nouveaux embryons, ou renoncer à la sélection du sexe. En pratique, environ 30 à 50 % des fausses couches précoces sont liées à des anomalies chromosomiques³, ce qui montre l’importance de maintenir la priorité médicale sur l’euploïdie, et non sur le sexe.
Pourquoi certaines familles s’y intéressent ?
La sélection du sexe peut répondre à des enjeux médicaux, lorsqu’une maladie génétique liée au sexe doit être évitée. Elle peut également répondre à un projet de parentalité où la famille souhaite accueillir un enfant d’un sexe différent, dans un souci d’équilibre familial. Dans tous les cas, cette décision demande réflexion, information et accompagnement psychologique adapté, pour distinguer ce qui relève du souhait, du besoin ou de l’imaginaire.
Conclusion
La sélection du sexe dans le cadre d’une GPA n’est ni un automatisme, ni un service « à la carte », mais une possibilité encadrée dans certaines juridictions, notamment aux États-Unis. Elle repose sur des conditions techniques, médicales, juridiques et relationnelles précises, et doit toujours laisser la priorité à la qualité embryonnaire et à la santé de la gestatrice comme du futur enfant. L’essentiel est de disposer d’une information claire, d’un accompagnement fiable et d’une vision réaliste du processus.
Pour approfondir le cadre américain de la GPA (mère porteuse aux États-Unis) → ttps://gpausa.org/mere-porteuse-etats-unis-loi-tarif-salaire-gpa-usa/
📌 Bibliographie –
¹ Munné, S. (2018). Preimplantation Genetic Testing for Aneuploidy: where are we now? Human Reproduction.
² SART (Society for Assisted Reproductive Technology) – Clinical Outcome Data Reports, 2023. https://www.sart.org
³ Forman, E.J., et al. (2013). « Single Embryo Transfer with PGT-A improves IVF outcomes. » New England Journal of Medicine.
Autres sources complémentaires fiables :
- CDC – Assisted Reproductive Technology Success Rates. https://www.cdc.gov/art
- ASRM Ethics Committee – Guidance on Sex Selection & Family Balancing (2022). https://www.asrm.org
- Legifrance – Code de la santé publique, art. L2141-2 ; Code civil art. 16-7. https://www.legifrance.gouv.fr
- ESHRE – Recommandations professionnelles sur le PGT et la FIV. https://www.eshre.eu

FAQ – Sélection du sexe dans le cadre d’une GPA
La sélection du sexe du bébé est-elle autorisée en France ?
Non. En France, la sélection du sexe n’est permise que lorsqu’il existe un risque avéré de transmission d’une maladie génétique grave liée au sexe. Elle n’est pas autorisée pour des raisons personnelles ou familiales. Par ailleurs, la gestation pour autrui est interdite en droit français, ce qui signifie que ces démarches doivent être envisagées à l’étranger si elles font partie du projet parental.
Pourquoi la sélection du sexe est-elle parfois possible aux États-Unis ?
Aux États-Unis, la GPA est autorisée dans plusieurs États, et la sélection du sexe peut être envisagée lorsqu’elle s’inscrit dans un cadre juridique précis. Certaines cliniques et juridictions l’autorisent notamment en cas de prévention d’une maladie génétique liée au sexe ou dans des situations d’« équilibre familial ». La faisabilité dépend du lieu, de la clinique et du consentement éclairé de toutes les parties impliquées.
Le PGT-A garantit-il la possibilité de choisir le sexe du bébé ?
Non. Le PGT-A permet d’identifier le sexe chromosomique des embryons, mais il ne garantit pas que plusieurs embryons sains de sexes différents seront disponibles. Si un seul embryon euploïde est obtenu, la sélection du sexe est impossible en pratique. La priorité médicale reste l’implantation de l’embryon présentant les meilleures chances de grossesse.
Le test PGT-A améliore-t-il les chances de succès en GPA ?
Oui, dans de nombreuses situations. En permettant d’écarter les embryons présentant des anomalies chromosomiques, le PGT-A augmente les chances de grossesse évolutive et réduit le risque de fausses couches précoces. Toutefois, il ne garantit pas la réussite du transfert ni une naissance à terme.
La gestatrice a-t-elle son mot à dire sur la sélection du sexe ?
Oui. La GPA repose sur le consentement éclairé. Les conditions du transfert, y compris éventuellement la question du sexe de l’embryon lorsqu’elle s’applique, sont intégrées dans l’accord entre les parents d’intention, la gestatrice et les équipes médicales. Rien ne peut être imposé sans validation contractuelle et accompagnement clair.
Que se passe-t-il si aucun embryon du sexe souhaité n’est disponible ?
Plusieurs options existent : transférer l’embryon euploïde disponible, réaliser un nouveau cycle de stimulation pour obtenir de nouveaux embryons ou renoncer à la sélection du sexe. Ce choix se discute avec l’équipe médicale afin de privilégier la sécurité, la santé et la cohérence du projet parental.
La sélection du sexe présente-t-elle des risques médicaux supplémentaires ?
La sélection du sexe elle-même ne comporte pas de risque particulier, car elle repose sur l’analyse génétique déjà effectuée pour évaluer la santé de l’embryon. En revanche, la biopsie embryonnaire doit être réalisée par une équipe expérimentée afin de limiter tout impact sur la qualité embryonnaire. Dans les centres spécialisés, cette procédure est standardisée et encadrée.
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