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Comme la GPA constitue un accord sur une grossesse, le débat brûlant de l’IVG aux États-Unis a des conséquences lors du match avec la mère porteuse et la rédaction du contrat de GPA. Cet accord se doit de respecter les valeurs et les convictions personnelles de chaque partie. Les avocats ont alors pour mission de définir des réponses concrètes et communes sur toute une série d’événements potentiels. Comme prendre en compte l’hypothèse d’un avortement.  

Pour permettre aux parents d’intention de mieux cerner ce débat, Ashley Mareko, directrice du programme GPA de l’agence Surrogate First, distingue quatre formes de convictions personnelles liées à l’interruption volontaire ou médicale de grossesse, plus une question transversale liée.

Gestation pour autrui et interruption de grossesses : des opinions différentes

Femmes porteuses très pro-life

La première catégorie de femmes porteuses pro life ne veulent pas interrompre leur grossesse sauf en cas de danger pour leur vie. Ce n’est pas là où la majorité des femmes porteuses se situent. Même très croyantes, elles ont aussi une certaine capacité de compréhension.

Femmes porteuses pro-life

Le groupe suivant réserve la possibilité d’une IMG (Interruption médicale de grossesse) à des troubles congénitaux graves (severe abnormality). Par exemple, quand l’enfant né n’est pas viable, avec une qualité de vie très dégradée et s’il ne peut pas devenir autonome. Ou bien, s’il est atteint d’une affection incurable, sans chirurgie ni traitement lui permettant de vivre une vraie vie, de devenir adulte, d’avoir leur propre famille. C’est là où la plupart des femmes porteuses pro life se situent. Elles comprennent que les parents d’intention ne veulent pas aller au bout d’une grossesse si l’enfant n’est pas viable ou s’il est en souffrance.

Dans le cas d’une IMG nécessaire, les femmes porteuses pro-life demandent souvent l’option d’organiser un accouchement par voie naturelle bienveillant, moins traumatique pour leur corps, et non une technique chirurgicale d’IVG classique qui peut avoir des conséquences. Les parents d’intention ont aussi plusieurs options possibles pour leur deuil périnatal (funérailles ou autre). Je pense que c’est ce que la plupart des femmes porteuses pro-life demandent à inscrire dans le contrat.

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Mères porteuses pro-choice

Le groupe suivant acceptent une interruption pour des raisons médicales. C’est là où la plupart des femmes porteuses se situent. Elles sont favorables à une interruption si quelque chose ne va pas médicalement avec l’enfant.

Femmes porteuses très pro-choice

Enfin, le dernier groupe de pensée, dans lequel beaucoup de parents d’intention européens se retrouvent, cherchent à disposer de tous les droits relatifs à une IVG ou une IMG. Lors des examens, ils veulent savoir par exemple, si un doigt manque, ou si une fente palatine est diagnostiquée. Ce positionnement nécessite donc que les femmes porteuses soient disposées à une IVG pour des raisons cosmétiques.”

Il y a une question transversale à ces différents états d’esprit. La trisomie 21. Aux Etats-Unis, elle n’est pas considérée de manière aussi sévère qu’en Europe. Dès lors, la question d’une interruption de grossesse en cas de trisomie 21 peut être autant considérée comme un trouble congénital grave, une raison médicale ou une raison cosmétique. C’est une question à part, à poser : Est-ce que vous seriez disposé(e)s à une interruption de grossesse en cas de trisomie 21 ?

Le diagnostic pré-implantatoire change la donne

Dans la réalité, Ashley Mareko note que le diagnostic pré-implantatoire change la donne de ce débat.

“Honnêtement en quatre ans d’expériences dans une agence de femmes porteuses, nous n’avons jamais eu d’amniosynthèse, de chirurgie prénatale, d’ISG (interruption sélective en cas de grossesse gémellaire), d’IMG ou d’IVG. Nous travaillons avec des parents disposant d’un diagnostic pré-implantatoire (PGS) sur les embryons réduisant les risques possibles.

Certaines femmes porteuses se déclarent pro-life si les embryons ne sont pas testés. Cela veut dire que pour les parents qui ne voudraient pas choisir cette option, elles refuseraient toute interruption, car un avortement peut avoir des conséquences sur leur corps, comme celui de ne plus être capable de porter un enfant dans le futur. Si diagnostic pré-implantatoire il y a, ces femmes porteuses seront plus enclines à accepter une interruption en cas de trouble congénital grave.

De fait, de nombreuses agences ont arrêté de travailler pour des parents d’intention souhaitant pouvoir décider d’une interruption pour des raisons seulement cosmétiques. Ils travaillent seulement avec des parents d’intention réservant une interruption à des raisons médicales ou des troubles congénitaux graves. “

Le témoignage d’une mère porteuse américaine

Ashley Mareko ayant elle-même été mère porteuse à trois reprise, son positionnement personnel plutôt pro life a été remis en cause par deux fois. Sa détermination à concilier un engagement altruiste pour une autre famille et ses valeurs sont à l’opposé des critiques hexagonales caricaturant les femmes porteuses comme sans recul sur les questions de bioéthique.

“De ma propre expérience, quelques agences ont refusé mon profil plutôt pro life. Une agence m’a accepté et m’a menti en me faisant croire que nous étions sur la même longueur d’onde sur tout lors d’un premier match. J’avais été déclarée apte par les médecins, et nous négocions la partie légale. Mon avocat m’a alors dit : « Je pense que l’agence a menti. Les parents d’intention et vous n’êtes pas d’accord sur ces sujets qui sont importants. Vous êtes même à l’opposé ! Ils veulent pouvoir disposer de l’option d’une IVG pour toute raison, petite ou grande. Ils veulent juste leurs droits. » J’ai pensé que ça n’allait pas et je ne suis pas allée plus loin dans la discussion. J’ai quitté l’agence pour une autre agence.

Six mois ont été nécessaires pour trouver une autre famille. A ce moment-là, j’ai vécu ce moment horrible où les parents d’intentions étaient d’accord quant à ma position sur l’IVG mais leur docteur, non. Je suis allée au RDV médical. Ce dernier m’a crié dessus en me disant que j’étais horrible, égoïste, en me demandant comment est-ce que je ne pouvais pas les autoriser à prendre une décision sur cet enfant avec lequel je n’allais pas vivre. Je suis partie du RDV en pleurant. J’ai dit à mon mari que je n’étais peut-être pas destinée à devenir femme porteuse, que c’était injuste ! Je souhaitais seulement aider une famille. L’agence s’est alors excusée, et la rencontre suivante a été la bonne ! Mon vrai match !”